Dans le domaine du développement personnel, aucun long discours ne remplace une expérience, c’est pourquoi je choisis d’entrer en matière directement en vous rapportant celle-ci :
Un groupe d’enfants aux compétences moyennes, est divisé en deux sous-groupes confiés à deux enseignants durant une année complète. Le premier instituteur est préalablement informé que lui est confié un groupe d’enfants « doués », alors que le second reçoit l’information que les enfants de sa classe sont « peu doués et particulièrement lents ». Une évaluation à l’issue de la période met en lumière que ces enfants tous également intelligents au départ, ont évolué différemment : les premiers augmentant leurs scores et les seconds déclinant au contraire. La croyance que chaque enseignant a développée, relative aux capacités de ses élèves, a retenti de façon significative sur les facultés d’apprentissage des enfants qui lui étaient confiés !
Cette étude[1] met en lumière l’impact extrêmement puissant des croyances.
Le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore significativement ses chances de succès.
C’est l’effet Pygmalion mis en évidence dans les années 70 par deux américains, Robert Rosenthal et Eléonore Jacobson[2] et que l’on peut observer dans le premier groupe d’enfants.
L’effet inverse, appelé effet Golem, se traduit par une moindre performance sous l’effet d’un potentiel jugé limité par une autorité (parent, professeur, supérieur hiérarchique etc.).
Il est mis en évidence dans le second groupe d’élèves qui soumis à une croyance néfaste, voit ses capacités d’apprentissage décliner.
De multiples études démontrent ainsi l’impact que les croyances peuvent avoir sur notre intelligence, notre santé, nos relations, notre créativité, mais également sur notre degré de bonheur et de réussite personnelle.
On retrouve cette notion de prophétie autoréalisatrice, marquant l’importance déterminante des croyances bénéfiques ou néfastes dans des domaines aussi variés que l’économie, la politique, le sport, la pédagogie ou la médecine. C’est en effet cette notion que nous connaissons tous sous le nom d’effet placebo en médecine (reconnu de façon désormais incontestable, il varie suivant les cas de 30 % à 60 %).
Quand à l’extrême, la modification des comportements induits par la prédiction tend à bloquer la réalisation des événements, on parle carrément de prophétie autodestructrice.
Le champ du pouvoir de développement ou au contraire de dévastation de nos croyances s’avère donc immense et concerne tous les domaines de notre vie !
Mais alors, dès lors que nous sommes convaincus de l’impact des croyances, il s’avère nécessaire de les identifier, de cartographier notre système de croyances individuel et l’état des lieux étant fait, de savoir comment laisser le champ libre à celles qui sont à notre service en prenant conscience de celles qui entravent notre développement personnel et la poursuite de nos objectifs.
Comme nous sommes partis dans le domaine des personnages mythiques, et que Pygmalion, Galatée et le Golem nous accompagnent déjà, je vous propose pour clarifier la notion de croyance de rejoindre Robin des Bois !
Et à nouveau, une petite histoire valant mieux qu’un long discours je m’appuierai sur ce que Fabrice de Boni & Axel Lattuada ont appelé le paradoxe de Robin des Bois[3].
Je vois que cela vous fait sourire et vous avez raison ! Ce que l’on apprend par l’humour reste, c’est prouvé, deux fois plus ancré dans notre mémoire que ce que nous apprenons sous la contrainte !
Revenons donc à Robin des Bois:
Nous connaissons tous cette histoire qui a marqué notre enfance. Quel rapport avec un article sur les croyances ? Eh bien, comme vous avez sans-doute lu mon article concernant nos valeurs, vous conviendrez sans mal que dans cette histoire, les protagonistes principaux, le Shérif de Nottingham et Robin des Bois, partagent une valeur qui pour chacun d’eux domine toutes les autres : la valeur JUSTICE.
Mais diable, me direz-vous alors, si les valeurs sont si importantes, pourquoi deux personnes partageant une valeur commune en viennent-elles à s’opposer aussi frontalement ?
…et bien c’est justement le paradoxe de Robin des Bois !
Je vous éclaire : nous observons d’un côté Robin des Bois qui, sur le socle de sa valeur justice, a développé la croyance qu’il doit voler les riches pour redistribuer aux pauvres et d’un autre côté, le shérif de Nottingham, qui sur la base de la même valeur, agit selon la croyance qu’il faut protéger la propriété privée, y compris celle des riches !
Une valeur fondamentale est pratiquée différemment suivant les croyances respectives des individus (CQFD).
Nos croyances sont des stratégies mises en place par notre cerveau pour servir nos valeurs.
Et tout comme il n’y a pas de bonnes et mauvaises valeurs, il n’y a pas de bonnes et mauvaises croyances : seulement des croyances qui sont au service de nos objectifs ou qui ne le sont pas.
Certaines croyances peuvent également nous servir à un moment donné dans un contexte transitoire et puis, devenir obsolètes et bloquantes dans la durée : imaginons un enfant ayant intégré la croyance que sortir de la résidence familiale est « dangereux ». Cette croyance est protectrice et bénéfique jusqu’à un certain âge…et vous avez tous compris la suite : rester dans la résidence de nos parents pour le restant de nos jours n’est pas une bonne option !
Il a donc fallu à un moment donné de notre évolution, modifier notre croyance et la remplacer par une autre qui nous permette d’évoluer…et de découvrir ce qui se passe au-delà de la maison familiale !
Notre système de croyances peut donc se définir comme le cadre de référence à l’intérieur duquel nous percevons et interprétons la réalité en lui donnant un sens.
Ce filtre couvre tout le champ de notre réalité : le monde qui nous entoure, nous-mêmes (nos capacités, notre identité, nos possibilités) mais aussi nos relations avec les autres.
Comme vous connaissez mon goût pour le vocabulaire, je ne peux échapper à l’envie d’aller consulter le dictionnaire Larousse :
Quand on recherche dans cet ouvrage de référence la définition de croyance, on est tout aussitôt renvoyé au concept d’opinion. Opinion elle-même définie comme le « Jugement, avis, sentiment qu’un individu ou un groupe émet sur un sujet, des faits, ce qu’il en pense »
Une opinion/croyance est personnelle, elle n’est pas une vérité absolue et surtout, elle peut évoluer ! Ne dit-on pas que seuls les imbéciles ne changent pas d’opinion ?
La bonne nouvelle est donc que nous pouvons consciemment ou non modifier nos croyances et ce sans perdre notre identité et en respectant nos valeurs !
Les valeurs sont le moteur de notre action : c’est le Pourquoi
Les croyances quant à elles, sont le Comment nous agissons et donc de fait, il faut bien l’admettre nos croyances gouvernent notre vie !
Les croyances peuvent nous servir, dans un renforcement vertueux de nos capacités. Ainsi si je suis persuadée que mon jeu de comédienne est brillant, cette croyance va me libérer d’un stress trop bloquant, ce qui m’autorisera à exercer ce talent plus librement et donc à le renforcer.
A contrario, la croyance que je ne suis pas capable de telle ou telle chose ne me donnera pas les autorisations d’expérimenter et d’améliorer ma pratique ou mon comportement.
En réalité, il apparaît que nombre de nos problèmes actuels, sont les solutions du passé : Un problème rencontré à un moment T génère une réponse X qui apporte une solution momentanée, une stratégie. Si cette réponse X est intégrée, s’installe et devient un filtre qui s’applique à toute situation perçue comme plus ou moins similaire à celle qui l’a engendrée…elle devient obsolète et se révèle une stratégie inappropriée.
Construire une croyance négative c’est : généraliser une expérience désagréable et ponctuelle pour l’ériger en vérité absolue.
Les croyances sont le plus souvent le fruit de nos expériences, ce qui explique que si l’on n’y prend garde, l’âge avançant, notre système de croyances s’autoalimente et se verrouille jusqu’à devenir une forteresse qui nous piège et interdit toute évolution dans un sens différent que celui qu’il valide
Pour revenir à l’exemple par lequel j’ai introduit cet article, et relatif à l’éducation, on peut mentionner que la bien connue Ecole Montessori a parfaitement compris quel était l’enjeu des croyances quand elle se donne comme objectif d’agir sur les croyances des enfants et les aider à s’épanouir à l’école et dans la vie !
Les croyances se protègent elles-mêmes de leur mise en lumière par tout un tas de ruses visant à ériger des opinions en vérités indéboulonnables. Travailler sur les croyances demande de la méthode, de la prudence et l’accompagnement d’un coach constitue une aide précieuse.
Cependant, vous pouvez commencer à explorer votre système de croyances et faire un état des lieux avec l’aide de quelques outils tels que le tableau qui suit.
Complété en toute honnêteté, il vous en dira long sur votre vision du monde, ce monde que vous percevez précisément à travers le filtre de votre système de croyances.
Mon amie Caroline (dont vous connaissez déjà le blason des valeurs si vous êtes fidèle à notre blog) s’est prêtée à cet exercice et je partage son tableau avec vous à titre d’exemple :
Ainsi, notre système de croyances est le produit d’adaptations successives, sensées répondre à un besoin à un moment donné.
La tendance naturelle de toute croyance est de prendre racine, de se solidifier et on dit d’ailleurs d’une croyance prépondérante qu’elle est bien ancrée !
L’enjeu est donc de ramollir et de donner de la souplesse à notre système de croyances, et ce afin de favoriser la possibilité d’adopter de nouvelles croyances, d’en abandonner d’autres et de revisiter également leur place en termes d’importance accordée. Sans prise de conscience et sans remise en question, les croyances induisent les habitudes qui induisent les expériences qui renforcent à nouveau nos croyances dans une spirale qui s’autoalimente.
Notre vue évolue au cours de la vie, et il est impossible de regarder les choses et les gens, des années durant, du même point de vue et avec la même paire de lunettes !
Il est donc nécessaire de questionner ses croyances et de faire des mises à jour.
Chez Alpha and You® la science est une constante source d’inspiration et les études menées sur la plasticité cérébrale sont édifiantes et éclairent d’un jour optimiste notre travail sur les croyances.
Ces domaines des neurosciences sont passionnants, foisonnants et les explorer requiert des compétences qui sont bien au-dessus de ce que je peux revendiquer. Il s’agira donc ici uniquement de mettre en lumière le fait que les neurosciences corroborent aujourd’hui ce qui était pressenti depuis fort longtemps :
Notre cerveau falsifie la plus grande partie des informations reçues pour être raccord avec ce que nous croyons [4].
L’importance des croyances est donc de nouveau soulignée, et la plasticité permet au cerveau d’effacer les anciens schémas pour en constituer de nouveaux
Notre cerveau n’est pas figé. Il se nourrit de toutes nos expériences et peut donc évoluer en fonction de ce que nous faisons, pensons, “ritualisons” grâce à la neuroplasticité !
IL EST POSSIBLE DE RECONFIGURER EN PERMANENCE NOTRE CERVEAU ! et contrairement à ce qui longtemps a été envisagé, la croissance cérébrale ne s’arrête pas à la sortie de l’enfance et la plasticité permet des évolutions jusqu’à la toute fin de notre vie ( pour aller plus loin dans l’exploration des merveilleux mécanismes du cerveau humain, je vous invite à consulter les travaux de Pierre-Marie Lledo [5] )
La PNL [6] s’attache elle aussi à déraciner les croyances bloquantes. Robert Dilts mentionne que « si quelqu’un croit vraiment qu’il peut faire quelque chose, il le fera, et que s’il croit que quelque chose est impossible, rien ne pourra le convaincre de l’accomplir »
Abandonner des croyances bloquantes au profit de croyances aidantes, c’est se donner les moyens de mobiliser ses ressources, avec plus d’aisance et d’efficacité, donc davantage de satisfaction et de motivation.
Vous trouverez dans notre ouvrage Libérez votre Futur® une méthodologie et des outils supplémentaires concernant le travail sur les croyances. En réalité cette question est véritablement prépondérante au point que nous avons choisi d’en faire l’ingrédient N°1 de notre Méthode Alpha and You®.
Les peurs qui nous paralysent et nous font parfois même régresser trouvent leur source dans ce système de croyances.
Nous sommes instinctivement soumis à la superstition que si nous agissons contrairement à nos croyances, quelque chose de terrible va advenir, alors même que la mise en lumière de notre fonctionnement qui provoque parfois un inconfort transitoire[7] est le prix à payer pour retrouver notre liberté !
En travaillant sur notre système de croyances, reprenons les commandes !
Agnès PIERRE
Si vous aussi, vous souhaitez reprendre les commandes de votre vie, LIBÉREZ VOTRE FUTUR
[1] Etude rapportée par R. Dilts dans le cadre des formations de l’Institut Repère.
[2] Robert Rosenthal est un psychologue américain et professeur à l’université de Californie à Riverside. Il a travaillé notamment avec Leonore Jacobson qui était directrice d’une école de San Francisco.
[3] https://www.youtube.com/watch?v=3qqMNgfaNao
[4] https://adozen.fr/la-neuroplasticite-expliquee-en-2-minutes-un-bel-espoir-devolution-pour-tous/
[5] Pierre-Marie Lledo, chercheur en neurosciences explore sans relâche le fonctionnement de notre cerveau, ses possibilités d’adaptation et de régénération. Il a reçu le prix de l’Académie Nationale de Médecine en 2005. Ses TED EX sont passionnants notamment celui de Paris en 2012.
[6] Programmation neuro linguistique.
[7] Sortir de sa zone de confort est une problématique récurrente pour qui veut évoluer.