L’ENTHOUSIASME (Article N°2) : Comment le cultiver ?

 Comment cultiver l’enthousiasme ?
C’est le thème ambitieux que nous allons aborder dans ce 2ième article de notre trilogie consacrée à l’enthousiasme.

D’abord, croire que tout est possible :

« L’enthousiasme est la force génératrice de l’âme, la condition du génie »^[1].

• “Et si c’était possible ?”

Les grandes idées qui ont façonné le monde sont avant tout des idées enthousiasmantes. Elles émergent d’un défi formulé de la sorte : « Et si ceci était possible ? » ou bien « Et si on essayait cela ? ». Une simple question marque le début d’une déferlante d’enthousiasme, point de départ des sentiers du possible.
La réflexion initiale des précurseurs, leur premier pas mais aussi les suivants ont été soutenus par un enthousiasme auto-entretenu au fil des recherches et des avancées. C’est ainsi que ces génies ont été animés et habités par des projets dont ils avaient l’intime conviction qu’ils étaient réalisables. L’enthousiasme qui préside à la concrétisation de toute théorie est la source d’une énergie inépuisable, souvent même au-delà de toute rationalité. Car si l’Homme avait donné la primauté à la raison, Pasteur, Bell, Edison, Armstrong et tant d’autres seraient-ils passés à la postérité ? Assurément non ! Et c’est réellement ce qui autorisait Henry Ford à affirmer que « Le progrès est avant tout basé sur l’enthousiasme ».

L’enthousiasme va donc de pair avec ce grain de folie qui pousse à croire en la réalisation des rêves les plus insensés. C’est un sentiment enivrant qui vous transporte dans un état second, tout en conservant intactes vos facultés intellectuelles. Comme dopée par cette source d’énergie, la vision du chemin s’en trouve facilitée.

« L’enthousiasme est une vive et violente élévation de l’âme qui résulte d’une forte émotion et qui porte l’homme à des entreprises extraordinaires, à des actions inattendues »^[2].

• L’enthousiasme est une graine qui attend de germer en nous:

L’enthousiasme n’est pas réservé aux génies. Il est à la portée de chacun : c’est en s’enthousiasmant devant la beauté de la nature qu’un peintre décidera de la reproduire sur une toile. C’est encore en s’enthousiasmant de l’écho médiatique d’une personnalité du monde des sciences, de la médecine, des arts ou de la politique que bien des vocations se sont éveillées… Ces trois points de suspension sont une indication que l’enthousiasme n’est pas borné ! Il n’y a pas une seule façon, ou une seule raison de s’enthousiasmer. Il en existe une infinité.

Faites ressurgir de votre mémoire le souvenir d’un moment précis où vous avez entrepris avec succès une action qui vous tenait particulièrement à cœur : un joli contrat lorsque vous débutiez dans votre job, une présentation réussie en public, un premier baiser volé à la femme de vos rêves… Dans quel état d’esprit étiez-vous alors ? N’aviez-vous pas envie de laisser libre cours à votre joie ?
Le moteur essentiel de votre réussite n’était-il pas précisément l’enthousiasme ? Votre exubérance, votre comportement démonstratif pouvaient alors susciter la critique, voire la moquerie de qui vous aurait observé, alors même que ces manifestations étaient l’épiphénomène d’un puissant sentiment de satisfaction. Tout vous semblait possible, et vous deveniez à ce moment précis source d’inspiration pour ceux qui n’osaient franchir ce pas en dépit d’une envie puissante.

Puis, accepter de céder à son enthousiasme:

« Comment pouvons-nous réaliser quelque chose d’impossible ? Avec enthousiasme ! »^[3].

• Nous pouvons tous expérimenter l’enthousiasme:

Nous sommes toutes et tous capables d’enthousiasme, mais le choix d’y céder ou pas nous appartient. L’enthousiasme s’enracine dans un terreau fertile à la condition d’en semer la graine et d’en favoriser l’éclosion. Son développement sera dès lors puissant et sans limite. Chacun de nous est capable de l’expérimenter, le prérequis étant d’accepter l’idée que le champ des possibles est infini et que notre entendement ne peut l’envisager tout entier. Il s’agit ensuite de se focaliser sur son univers personnel, ses valeurs, ses intérêts et ses passions individuelles. Inutile par exemple pour un footballeur amateur âgé de 40 ans d’envisager de se lancer dans une carrière professionnelle. La folie de l’enthousiasme n’est réalisable que couplée à un rationalisme minimum. Qu’il est merveilleux de déployer cette capacité qui nous transporte plus loin et plus haut, nous délivrant des entraves que le conditionnement social, familial et personnel nous imposait depuis si longtemps.

L’enthousiasme est communicatif, et s’entourer de personnes enthousiastes est particulièrement judicieux pour qui veut cultiver cette vertu.

« Prends feu avec enthousiasme et les gens viendront de loin pour te voir brûler »^[4].

• L’enthousiasme crée un effet d’entraînement:

L’enthousiasme est tout à la fois ce qu’il y a de plus beau et de plus utile dans la réussite : il est l’énergie qui se communique aux autres, et qui crée les conditions de votre succès. Le filtre de l’enthousiasme transfigure une existence terne et insipide lui donnant des couleurs et une animation qui la rendent captivante et chatoyante.
L’entrain saisit désormais l’enthousiaste au saut du lit et l’emplit d’un appétit de vie gargantuesque. Et cette métamorphose n’est pas qu’intérieure, elle se sent, elle se voit ! L’entourage est éberlué par cette transfiguration qui révèle une personnalité comme augmentée, et de laquelle émane une force d’attraction positive insoupçonnée suscitant des émules, provoquant l’envie positive (et non pas la jalousie négative et destructrice).Ce courant d’optimisme qui scintille dans le sillage de l’enthousiaste attire vers lui, par un effet fédérateur, tel un aimant, des personnes transportées par un sentiment d’enthousiasme similaire, créant un effet d’entraînement croissant et générant une force ascendante.

Et savoir résister aux “forces contraires” :

• L’enthousiasme peut naître quelles que soient les circonstances :

Mais l’enthousiasme peut-il naître dans un environnement hostile ? Étymologiquement, enthousiasme signifie être possédé, inspiré par le divin. Cela suppose donc d’être en capacité de se laisser transporter par son enthousiasme. Alors est-il envisageable d’être enthousiaste avec 40°C de fièvre, ou quand les huissiers frappent à votre porte ?

À cette question, deux réponses différentes sont possibles en fonction du caractère et de la personnalité de chacun:

Une personne par exemple baissera immédiatement les bras devant l’adversité, et se laissera submerger par ses problèmes sans se rendre compte que ne rien faire pour les résoudre ne les solutionnera pas : ne rien tenter est la certitude de ne rien réussir. Le chemin qu’elle se prépare à emprunter est un chemin de rebours conduisant dans l’impasse.

Une autre personne, enthousiaste quant à elle, va a contrario s’appuyer sur ses ennuis afin d’y puiser une motivation supplémentaire pour s’en débarrasser. Lutter pour les résoudre lui permettra non seulement de les évacuer mais, mieux encore, de se rebooster sur son chemin de vie. Comment va-t-elle s’y prendre ? L’enthousiaste se focalisera sur l’aspect positif de son existence, sur ce qu’il aime faire, sur ses passions. Agissant ainsi, il s’injectera une nouvelle dose d’enthousiasme. Cette focalisation peut se traduire par des actions différentes telles que la lecture, l’écriture, la fréquentation des musées, les voyages ou la pratique sportive. La focalisation peut aussi se centrer sur un sujet : conjoint, enfants, parents, amis, etc. Passer du temps avec les gens qu’on aime et qui nous aiment, leur parler à cœur ouvert, est un outil puissant de rééquilibrage quand nos vies semblent ballottées par un roulis inconfortable.

• L’enthousiasme sourit à ceux qui prennent soin d’eux-mêmes :

L’enthousiasme a besoin d’une bonne terre pour fleurir. Alors, pour être en capacité de le développer (ce sentiment joyeux est en vous depuis votre enfance, et il ne demande qu’à être réactivé), il faut vous entretenir physiquement et moralement, vous affranchir de vos tracas quotidiens inutiles et de vos substituts polluants, tels que le tabac, l’alcool, la sédentarité… Il vous faut prendre le temps de sommeil qui vous est habituellement nécessaire pour vous régénérer, car vous ne pourrez pas réfléchir avec un cerveau embué. Il vous faut profiter du temps des repas d’une part pour manger ce que vous aimez (mais équilibré), et d’autre part vous poser pour raisonner. Ceci évitera à votre esprit un stérile vagabondage dans un environnement négatif synonyme de cul-de-sac. Cela favorisera en plus l’apparition de pensées positives, l’esprit étant oxygéné par l’exercice du corps. Vous ne verrez plus que le côté rempli du verre que vous pourrez alors compléter à ras bord.

« L’enthousiasme est une maladie qui se gagne »^[5].

Rien n’est jamais inéluctable, pas même la situation la plus négative qui soit. Quand on touche le fond, on ne peut que rebondir. Donnez-vous la « chance » d’être à nouveau submergé par votre enthousiasme ! Il sera la clé de votre réussite dans tous les domaines. Regagnez-le si, l’esprit perturbé par des ennuis, vous l’avez laissé au bord du chemin.
Réinitialisez votre ordinateur personnel au stade de son état originel. Libérez l’enfant qui est en vous !
Celui qui chantait le matin dans la salle de bains, celui qui passait des heures à rêver d’un monde merveilleux, celui qui pensait que tout était possible. Épousez cette insouciance qui est tout sauf de l’inconscience. Elle est ce que la Nature nous enjoint de faire. En vous remémorant votre propre état d’esprit enfant, vous regagnerez instantanément la dose d’enthousiasme qui vous a peut-être manqué. Cet enfant-là était enthousiaste et ne se souciait que peu du regard des autres. Agissez comme l’enfant qui imite l’adulte : imitez vous-même les gestes, les comportements et surtout l’état d’esprit des personnes enthousiastes membres de ce club que vous souhaitez réintégrer. De simples attitudes peuvent suffire, comme par exemple d’interagir avec autrui de manière positive, en posant des questions, en souriant, en riant quand la situation est drôle, en parlant à haute et intelligible voix, bref en existant et en le montrant. Tel l’enfant, vous penserez à nouveau que tout redevient possible.

Nous terminons ainsi notre 2ième article consacré à l’enthousiasme. Le prochain article de cette trilogie vous délivrera les clés afin de ne plus laisser votre enthousiasme céder devant l’adversité !

Agnès PIERRE & Christophe Alvarez

Co-fondateurs de la Méthode Alpha and You® – Libérez votre Futur®

[1] Henri–Frédéric Amiel (né le 27 septembre 1821 à Genève – mort le 11 mai 1881 dans la même ville) était un écrivain et philosophe suisse.

[2] Johann Georg Zimmermann, né le 8 octobre 1728 à Brugg et mort le 7 octobre 1795 à Hanovre, était un médecin, botaniste et philosophe suisse.

[3] Paulo Coelho.

[4] John Wesley, ecclésiastique (Epworth, Lincolnshire, 1703 – Londres 1791), fondateur du méthodisme.

[5] Voltaire.